Comprendre la vraie nature de la charge mentale

Contrairement à ce qu’on imagine, la charge mentale, ce n’est pas avoir beaucoup de choses à faire une grande to-do list ou des journées surchargées. C’est le bruit mental permanent qui continue même quand tout semble calme autour de vous.

Vous pouvez traverser une journée très active sans ressentir de poids mental, comme vous pouvez vous sentir épuisée après une journée sans contrainte. Ce qui vous épuise vraiment, ce n’est pas votre agenda, c’est le fait de penser à tout, tout le temps.

La charge mentale peut aussi être due au fait de penser pour les autres qui vient amplifier le bruit mental ; c’est en particulier vrai dans le couple ou dans la famille. Nous n’en parlerons pas ici car ce thème mérite un article à part entière. 

Votre cerveau n’est pas fait pour ça

Comme l’ont montré de nombreuses études sur la mémoire de travail, notamment les travaux de Nelson Cowan (The Magical Mystery Four, 2010), notre cerveau est capable de maintenir seulement quelques éléments en mémoire immédiate ; au-delà, il sature. Il n’est pas fait pour stocker des rappels flottants en continu mais plutôt pour décider et agir face à des problèmes immédiats. Même si la notion de charge mentale ne se limite pas à la mémoire de travail au sens neurocognitif strict, les mécanismes d’encombrement mental s’y apparentent fortement.

Tant que vous essayez de tout garder en tête (l’attestation à envoyer à la sécu, le cadeau à acheter, l’heure de sortir les poubelles…), vous laissez votre cerveau en mode « moulin à rappels ». Et ce n’est pas ce que vous faites réellement qui vous vide : c’est ce parasitage mental permanent.

Comment diminuer sa charge mentale concrètement

1. Externaliser : sortir chaque rappel de votre tête

C’est le geste le plus puissant pour diminuer votre charge mentale.

Dès qu’une pensée surgit, elle doit être notée dans un système externe, pas conservée dans votre tête.

Par exemple :

  • Vous vous souvenez qu’il faut sortir les poubelles jeudi à 18h ? Ouvrez votre Google Agenda et programmez une notification pour jeudi 17h45. Vous n’y repenserez plus avant que votre téléphone ne sonne jeudi à 17h45.

  • Vous devez prendre rendez-vous chez le médecin et vous n’avez pas le temps d’aller sur doctolib là tout de suite ? Même chose, notez le dans Google Agenda ou dictez-le à Siri ou Google Assistant. C’est dehors, c’est géré, on n’y pense plus.

  • Une idée de cadeau pour un anniversaire ? Ouvrez votre application de notes et écrivez-la. Une minute de saisie vous évitera des heures de rappel parasite pour ne pas oublier que l’écharpe en cachemire serait une bonne idée pour l’anniversaire d’Emilie.

Le cerveau libéré des rappels retrouve son énergie pour réfléchir, décider, créer, ou plus simplement, profiter des moments avec vos proches sans être stressée et sans leur faire payer.

Externaliser n’est pas un gadget, c’est littéralement la clé pour diminuer sa charge mentale.

2. Automatiser ce qui peut l’être

Chaque décision évitable est une charge mentale en moins. Donc, si la lessive et les papiers reviennent toutes les semaines, fixez la règle une bonne fois pour toutes : mardi soir, lessive, samedi matin, papiers administratifs.
Plus vous stabilisez vos routines, moins votre cerveau devra mobiliser d’énergie à chaque étape.

3. Faire confiance au système

Externaliser n’a d’effet que si vous apprenez à faire confiance à vos rappels, à votre agenda, à vos outils.
Si vous continuez à “vérifier au cas où”, vous recréez une boucle de méfiance intérieure qui annule vos efforts.

Un bon système doit fonctionner sans vous. Votre job n’est plus de tout surveiller, mais de répondre uniquement aux rappels quand ils arrivent.

Vous pouvez vivre sans bruit mental permanent

Diminuer sa charge mentale n’est pas simple car ça revient à abandonner une façon de fonctionner depuis parfois des décennies.  Mais vous vous le devez.  Vous devez choisir d’arrêter de vivre en état d’alerte intérieur permanent.

En libérant votre cerveau de la gestion permanente, vous retrouvez l’espace pour être vraiment là, à profiter de ce que vous vivez, ceux que vous aimez, ce qui compte.

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