Quand cette pensée revient souvent, inutile de culpabiliser, ce que vous ressentez est probablement légitime. Pour le vérifier, ne vous concentrez pas sur lui, mais sur les autres. Est-ce que les gens décrochent quand il parle ? Est-ce qu’ils se regardent en silence, changent de sujet un peu trop vite, ou vous jettent ces regards gênés qu’on adresse à la personne à côté du problème ? Si oui, vous n’êtes pas en train d’exagérer. Vous avez honte parce qu’il agit d’une manière qui met les gens mal à l’aise. Et cette gêne, vous la portez seule.

Et si personne ne semble troublé, si les conversations sont naturelles et que tout le monde s’amuse sauf vous, alors il faut regarder ailleurs : ce n’est pas son comportement qui est décalé, mais peut-être l’image que vous vouliez donner de votre couple. Ce n’est pas honteux, mais il vaut mieux le reconnaître.

En société, il met tout le monde mal à l’aise

Il coupe une conversation pour raconter une anecdote bancale, il fait des blagues mal calibrées, il insiste alors que plus personne ne le suit. Il est lancé, enthousiaste, heureux de participer et justement : il ne pense à rien. Il parle parce qu’il a envie, parce qu’il ne voit pas pourquoi il devrait se retenir, parce qu’il ne se rend même pas compte que tout le monde décroche.

Les autres ne disent rien, mais leurs réactions sont claires. Ils s’échangent des regards, relancent à côté, ou fuient le sujet avec politesse. Pendant ce temps, il continue. Et vous êtes la seule à devoir gérer ce qu’il provoque. Vous ressentez l’inconfort de toute la pièce, et vous savez très bien ce qui va suivre. Cette honte que vous portez est parfaitement justifiée. Elle est déclenchée par quelque chose de réel, d’observable, et vous êtes la seule à en souffrir.

A la maison, c’est cool

Il faut aussi reconnaître ce qui fonctionne. Lorsqu’il est chez lui, il est souvent joyeux, expressif, généreux, toujours prêt à rebondir, à faire rire, à proposer quelque chose. Il ne se replie pas sur lui-même, il crée du mouvement, de la chaleur, de l’élan. Et cette énergie, même brute, rend le quotidien plus vivant, plus simple, plus agréable à vivre. Dans ce contexte, ses débordements hyper gênants en public sont souvent des motifs d’amusement.

Cela ne veut pas dire qu’il est parfait, il a peut être du mal à comprendre vos limites ou votre besoin de calme. Mais ce n’est pas cela qui vous pousse à douter. Ce n’est pas ce que vous vivez en tête-à-tête qui vous pèse. C’est ce qu’il devient dès qu’il y a du monde, dès que d’autres regards s’ajoutent au vôtre, et que vous ne pouvez pas le faire taire.

Est-ce que cette relation peut continuer comme ça ?

Lorsque la vie sociale est rare, que les interactions se limitent au cadre privé, ou que vous vivez essentiellement dans votre cocon, il n’y a pas d’urgence à remettre les choses en question. Vous pouvez tout à fait continuer ainsi, en étant lucide sur le fonctionnement de votre mec et sur ses limites. S’il vous rend heureuse au quotidien, si vos échanges sont naturels, vivants, complices, alors rien ne vous oblige à créer un problème là où il n’y en a pas.

Mais si vos cercles sont actifs, si vous sortez souvent, si vos amis comptent et que vos environnements s’entrecroisent régulièrement, alors ce que vous ressentez ne disparaîtra pas tout seul. Il faudra décider. Vous pouvez rompre, parce que vous n’avez pas l’envie ou la force de l’accompagner, ou parce que lui-même refuse de reconnaître qu’il y a un problème. Vous pouvez aussi choisir de cloisonner : vivre votre relation comme elle fonctionne à deux, mais cesser de l’emmener dans les contextes où il vous met mal à l’aise.

Cela signifie concrètement que vous ne l’inclurez plus dans certaines sorties, que vous cesserez de faire semblant, et que vous vous autoriserez à avoir des espaces sociaux dans lesquels il n’a pas sa place. Ce n’est pas une punition, ni un demi-couple. C’est un compromis qui fonctionne pour beaucoup de femmes, parce qu’il permet de préserver un lien sincère sans continuer à s’imposer une gêne sociale permanente.

S’il décide de changer, ce ne sera pas simple, mais ce sera pour vous

S’il vous dit qu’il veut évoluer, la première étape est de poser les choses clairement. Ce que vous attendez de lui, ce n’est pas qu’il devienne quelqu’un d’autre, c’est qu’il réalise ce que son comportement déclenche. À vos yeux, certaines scènes sont devenues répétitives, pénibles à vivre, et prévisibles. Vous savez à l’avance qu’il va insister trop longtemps, faire une remarque déplacée, ou occuper l’espace sans jamais capter qu’il le prend tout entier. Et pendant qu’il parle, c’est vous que les gens regardent, comme si vous étiez censée recadrer ou rattraper.

Il doit comprendre que votre gêne ne sort pas de nulle part. Ce sont des moments précis, observables, que vous pouvez décrire, donnez des exemples. Racontez les regards gênés, les sujets détournés, les anecdotes qui tombent à plat. Ce sont ces choses-là qu’il faut changer, pas une attitude générale ou une façon d’être floue. Par exemple, ne lui dites pas « ton attitude est hyper gênante » mais plutôt « tu coupes tout le temps la parole pour raconter des blagues ». 

S’il décide de faire un effort, il faut garder en tête que ce ne sera jamais naturel pour lui. Avant que vous ne lui en parliez, il ne voyait pas ce qu’il faisait de travers. Il vivait bien, ou croyait bien faire. Ce mouvement, il ne l’entame pas pour lui, mais pour vous parce que vous comptez, et parce qu’il comprend que ce point-là est devenu central.

Ce changement ne se fera pas en quelques semaines. Il demandera de cibler des comportements très concrets, de poser des repères clairs, de répéter parfois plusieurs fois les mêmes choses. Il y aura des ratés, des retours en arrière, des moments de doute. Il faudra rester ferme, mais lucide. Et au bout d’un moment, vous devrez évaluer. Est-ce que ça avance ? Est-ce qu’il comprend mieux ? Est-ce que vous respirez davantage ? Si ce n’est pas le cas, alors il faudra vous reposer la seule question qui compte : est-ce que cette relation, dans sa forme actuelle, est vivable pour vous ?

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