Le grand tabou du développement personnel : la responsabilité individuelle

Le principal problème des contenus de développement personnel, c’est qu’ils évitent soigneusement d’évoquer clairement la responsabilité individuelle de leurs lectrices. Ils disent souvent que le changement doit venir de l’intérieur, que tout commence en soi… mais ces discours restent toujours vagues, doux, prudents. Ils n’osent jamais confronter directement les lectrices à leurs propres erreurs, à leurs choix discutables, ou à leurs responsabilités dans ce qui leur arrive.

Ce n’est pas par mauvaise intention. La plupart des auteurs sont sincèrement bienveillants mais ils craignent de perdre leur public en étant trop directs. Ils préfèrent alors offrir des conseils rassurants, sans jamais pointer du doigt précisément qu’on est responsable de ses choix et de leurs conséquences.

Or, tant qu’on refuse de reconnaître clairement qu’on est responsable de nos actions, on se prive de la seule chose capable de réellement faire progresser : la prise de conscience qu’on possède du pouvoir sur notre propre vie.

L’inconfort ressenti face à une critique est souvent une excellente nouvelle

Il arrive qu’une phrase déclenche une réaction disproportionnée. Une montée de colère, une irritation soudaine, une envie de rejeter ce qui vient d’être dit sans même y réfléchir. Sur le moment, tout semble pointer vers l’autre : la manière de parler, le ton, le manque de tact. Pourtant, cette réaction vient rarement de l’extérieur.

Dans bien des cas, c’est le contenu même de la phrase qui touche un point sensible. Quelque chose de vrai. Quelque chose qu’on n’avait pas envie d’entendre, peut-être parce qu’on sait, au fond, que ça nous concerne. Une faille, un défaut, un comportement qu’on refuse inconsciemment de regarder en face.

 

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, être gênée par un propos n’est donc pas forcément mauvais signe. Au contraire, c’est même souvent la preuve qu’il faudrait y réfléchir sérieusement, car ce malaise est la porte d’entrée vers une prise de conscience importante.

 

En voulant à tout prix éviter cet inconfort, de nombreux auteurs de développement personnel privent involontairement leurs lectrices de vérités qui pourraient vraiment les aider. Ce n’est pas qu’il faille absolument déranger pour déranger, mais simplement accepter que l’inconfort occasionnel est parfois nécessaire pour progresser vraiment.

Être bienveillant ne signifie pas refuser toute critique

Beaucoup pensent aujourd’hui que la bienveillance consiste à éviter toute critique ou toute remarque qui pourrait être mal reçue. Pourtant, bienveillance et critique ne sont absolument pas incompatibles.

La bienveillance ne consiste pas à éviter la vérité par peur de vexer ou de déranger. Elle consiste plutôt à respecter suffisamment l’intelligence et la maturité de la lectrice pour lui dire franchement, avec tact mais sans détour, ce qu’elle a besoin d’entendre pour avancer.

Reconnaître ses propres responsabilités permet de reprendre un véritable pouvoir sur sa vie. Accepter ses responsabilités, c’est se rendre compte qu’on n’est pas une victime passive mais bien l’actrice principale de sa propre histoire, et que l’on peut donc agir sur elle.

Il ne s’agit donc pas d’aller chercher systématiquement des contenus qui dérangent, mais simplement d’être ouverte à l’idée qu’un discours qui provoque une légère gêne peut parfois être infiniment plus utile qu’un propos toujours parfaitement confortable et rassurant.

Le jour où l’on accepte pleinement l’idée simple mais essentielle qu’on est responsable de ses choix et donc de sa propre vie, quelque chose de profondément positif se produit : on reprend immédiatement le pouvoir d’agir sur ce qui ne va pas.

Le développement personnel devrait considérer ses lectrices comme des adultes pleinement capables d’affronter des vérités difficiles mais libératrices. Il devrait cesser de les infantiliser en voulant toujours éviter toute forme d’inconfort, même léger.

Finalement, le meilleur moyen d’aller vraiment mieux n’est pas de chercher à tout prix ce qui rassure, ni même de rechercher systématiquement ce qui dérange. C’est plutôt d’être capable d’accepter avec maturité que parfois, les vérités dont on a vraiment besoin sont justement celles qu’on n’a pas très envie d’entendre.

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